La révolution silencieuse du travail
L'arrivée de l'intelligence artificielle générative (GenAI) bouleverse nos habitudes de travail, remettant en question des décennies de croyances sur la productivité et l'efficacité. Transformation subtile et profonde …
De nombreuses années, nous avons pensé qu’un “bon·ne travailleur·euse” était synonyme d’un·e travailleur·euse acharné·e, effectuant de nombreuses heures supplémentaires, voir au mieux de sa forme, travaillant le week-end.
Aujourd’hui, à l’air de la GenAI, les outils proposés nous permettent d’analyser, de rédiger efficacement des comptes rendus, et même de faire de la programmation… ce qui vient remettre en question cette vision de l'employé·e modèle.
Le nombre d’heures passées devant un écran n’est plus LE bon indicateur. La vraie valeur réside désormais dans la capacité à utiliser intelligemment les outils de GenAI pour maximiser l'impact de son travail.
Les entreprises les plus innovantes l'ont bien compris. Chez Google, le projet "20% time" encourage les employé·e·s à consacrer un jour par semaine à des projets personnels. Chez Microsoft, on expérimente la semaine de 4 jours. Ces initiatives reconnaissent que la créativité et l'innovation naissent souvent dans les moments de "pause" apparente.
La GenAI s'inscrit dans cette logique. En automatisant les tâches répétitives, elle libère du temps pour la réflexion, la collaboration et l'innovation. Les "fainéant·e·s 2.0" ne sont pas ceux·celles qui travaillent moins, mais ceux·celles qui travaillent plus intelligemment, en exploitant pleinement le potentiel de l'IA.
A l’aube de cette nouvelle ère, une question se pose : sommes-nous prêts à redéfinir notre rapport au travail ?
Portrait-robot du collaborateur ou collaboratrice 2.0
Le maître de la délégation numérique
Dès lors, nous voyons apparaître un nouveau profil doué de la compétence suivante : “l’art de la délégation numérique”. En quoi cela consiste :
- comprendre les limites de la GenAI et donc la capacité à ne déléguer à la GenAI que ce qui est pertinent
- garder un œil critique face à ce qui est produit par la GenAI
- utiliser le temps gagné pour effectuer des tâches à forte valeur ajoutée
Selon une étude de McKinsey, les professionnel·le·s qui excellent dans la délégation numérique peuvent augmenter leur productivité jusqu'à 40% !
L'expert en formulation de prompts
Le·a collaborateur·trice 2.0 est un expert en prompt. C’est-à-dire qu’il·elle:
- sait formuler des instructions précises et contextualisées pour obtenir les meilleurs résultats de l'IA
- adapte ses prompts de façon itérative en fonction des réponses de l’IA
Une enquête de Gartner prédit que d'ici 2025, la capacité à formuler des prompts efficaces sera aussi importante que la maîtrise d'Excel l'était dans les années 2000.
Le jongleur de tâches augmenté par l'IA
Grâce à la GenAI, le·a collaborateur·rice 2.0 alterne entre relation humaine et tâches numériques. Il s’augmente cognitivement au travers de la GenAI.
Les compétences surprenantes du·de la "fainéant·e" efficace
Finalement, derrière ce concept du·de la fainéant·e se cache des compétences subtiles essentielles à l’air de la GenAI.
La pensée stratégique : savoir quoi déléguer et quand
Le·a fainéant·e sait quand déléguer à la GenAI. Il·elle sait évaluer le cout-bénéfice de cette délégation en prenant en compte le temps de rédaction des prompts et le temps de vérification de ce qui est produit par la GenAI. Il·elle sait évaluer quand l’humain sera crucial, réservant ainsi son énergie pour ces moments.
La créativité augmentée : utiliser l'IA comme tremplin d'idées
Souvent, le·a fainéant·e utilise la GenAI pour stimuler sa créativité. Il·elle maîtrise l'art de la "fertilisation croisée", c’est-à-dire qu’elle sait croiser les infos apportées par la GenAI et les mêler à ses propres idées, connaissances…
A ce propos, une étude de Harvard Business Review souligne que les équipes combinant expertise humaine et IA prennent des décisions 61% plus précises que les équipes humaines ou l'IA seule.
L'esprit critique : vérifier et affiner les outputs de l'IA
La véritable valeur du·de la "fainéant·e" efficace réside dans sa capacité à évaluer et améliorer les résultats de l'IA. Il·elle part du principe que la GenAI ne détient pas la vérité absolue. Il·elle est donc en capacité de challenger les outputs donnés.
Les pièges à éviter
Dans cette quête de l’efficacité augmentée, du·de la fainéant·e, il y a tout de même des pièges à éviter.
La sur-dépendance à l'IA : garder ses compétences affûtées
La tentation de déléguer toujours plus à la GenAI est grande ! Devient-on moins créatif à force d’utiliser la GenAI ? Perd-on en expertise à force de déléguer ses recherches ? Une étude de McKinsey révèle que 87% des entreprises constatent des lacunes de compétences dues à l'adoption rapide de l'IA, soulignant l'importance de l'apprentissage continu.
Il faut donc maintenir ses compétences “manuelles” et poursuivre la formation continue dans son domaine d’expertise pour éviter ceci.
L'illusion de la facilité : le travail caché derrière l'efficacité apparente
L’utilisation de la GenAI n’est pas si facile que cela y parait. Pour l’utiliser de façon optimale et avec efficacité, il faut anticiper le temps de préparation d’une requête et de vérification, comme nous l’avons vu plus haut dans le texte. Il faut aussi maîtriser les nuances de l’interaction avec la GenAI. Ce qui n’est pas chose aisée !
Les bénéfices insoupçonnés de la "fainéantise 2.0"
La "fainéantise 2.0" n'est pas simplement une question d'efficacité ; elle apporte des avantages plus profonds.
Se libérer des tâches routinières permet de gagner du temps pour des tâches qui nous intéressent davantage. Souvent, ce gain permet de générer un nouvel espace temps pour libérer sa créativité.
Une étude de Deloitte montre que les entreprises qui encouragent l'utilisation intelligente de l'IA pour libérer du temps créatif voient une augmentation de 35% des initiatives innovantes lancées par leurs employé·e·s.
Un autre avantage est la réduction du stress et l’amélioration du bien-être au travail. En effet, le fait de pouvoir se libérer des tâches répétitives permet de se libérer d’une charge mentale parfois importante. Avec ce gain de temps, il·elle peut réaliser ses missions plus “tranquillement” et donc plus sereinement. Le fait de passer du temps sur des tâches à plus forte valeur ajoutée contribue également à donner plus de sens au travail.
Vers une nouvelle éthique du travail
Finalement, l’arrivée de la GenAI nous impose de redéfinir notre conception du travail et de la productivité.
La valeur du travail à l'ère de l'automatisation sera davantage concentrée sur les tâches à valeur ajoutée.
Cette nouvelle façon de travailler remet en question certaines métriques que nous avions l’habitude de traquer, comme par exemple : le présentéisme. Aujourd’hui, nous nous orientons davantage vers un travail orienté résultat, qui laisse davantage de flexibilité dans la gestion du temps. Les managers doivent donc changer leur perception, leurs habitudes, leur croyance… pour pouvoir s’adapter et savoir évaluer ces nouveaux critères.
Les entreprises qui sont peu ou pas orienté résultat devront s’adapter. Une culture de la confiance semble impérative pour que les employé·es soient responsabilisés quant à la gestion de leur travail et qu’ils·elles puissent gérer leur temps en autonomie.
Conclusion : Les "fainéant·es 2.0", précurseur des travailleurs et travailleuses du futur ?
Le terme "fainéant·e 2.0" pourrait bien devenir le compliment ultime du 21e siècle. Loin d'être un tire-au-flanc, ce·tte travailleur·euse incarne l'efficacité intelligente à l'ère de l'IA. Une évolution des mentalités s'impose donc :
- Valorisation de l'efficience : Passer d'une culture de l'effort visible à une culture du résultat tangible.
- Acceptation de l'automatisation : Voir l'IA comme un allié plutôt qu'une menace, un amplificateur de potentiel humain.
- Redéfinition du leadership : Les managers doivent devenir des facilitateurs·trices d'innovation plutôt que des surveillant·es de tâches.
Finalement, le "fainéant·e 2.0" n'est pas celui ou celle qui évite le travail, mais celui ou celle qui travaille intelligemment.
L'avenir appartient à ceux et celles qui sauront entremêler leurs compétences propres et les possibilités infinies de l'IA. Après tout, comme le disait Bill Gates :
"Je choisirai toujours une personne paresseuse pour faire un travail difficile, parce qu'une personne paresseuse trouvera un moyen facile de le faire."
Dans ce nouveau monde du travail, la vraie paresse ne serait-elle pas de ne pas changer sa manière de travailler ?
Un mot de l'auteure : la fainéantise assumée
En tant que fière représentante de la nouvelle génération de "fainéant·es intelligent·es", je me dois d'être transparente : cet article a été réalisé avec l'aide précieuse d'une IA générative développée par SFEIR : RAISE. Mais ne vous y trompez pas, mon rôle n'a pas été celui d'une simple spectatrice.
Tout au long du processus, j'ai :
- Guidé l'IA avec des prompts soigneusement élaborés
- Exercé mon esprit critique pour évaluer et affiner chaque section
- Sélectionné méticuleusement les informations les plus pertinentes et intéressantes
- Relu, édité et peaufiné le contenu pour assurer sa cohérence et sa qualité
Cette collaboration homme-machine illustre parfaitement le concept du "fainéant 2.0" que nous avons exploré. J'ai optimisé mon temps et mon énergie en laissant l'IA s'occuper de la génération de contenu brut, me permettant ainsi de me concentrer sur les aspects créatifs et stratégiques de la rédaction.
Alors, suis-je vraiment fainéante ? Ou simplement en accord avec mon temps ? À vous de juger. Mais une chose est sûre : cette approche m'a permis de produire un article que j'espère informatif, tout en sirotant tranquillement mon latte macchiato.