Mylène Maignant n'est pas une consultante comme les autres. Son bureau ? Un mélange éclectique où trônent des livres anciens et des écrans affichant des lignes de code. Sa passion ? La sigillographie, l'art des sceaux, et... l'intelligence artificielle.
"J'ai toujours été fascinée par les nouvelles technologies et la manière dont elles peuvent transformer notre monde", confie-t-elle. "Et chez WEnvision, j'ai trouvé un terrain de jeu idéal pour explorer les possibilités infinies de l'IA."
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Mylène, je suis consultante Data / IA chez WEnvision depuis un an et demi. Je suis passionnée par les nouvelles technologies et l’art, notamment la sigillographie, ou l’art des sceaux ! Je recherchais une entreprise ouverte, agile et désireuse d’explorer les nouvelles problématiques que pose l’IA générative. J’ai généré l’avatar chat de tous mes collègues grâce à RAISE. Ces portraits sont fièrement accrochés dans notre bureau.
[Pour découvrir ces portraits, RDV en bas de l'article !]
Tu as un parcours assez unique, alliant lettres et data science à l'ENS Ulm. Comment s'est construite cette double compétence ?
Après avoir étudié la littérature anglaise, je me suis formée à l’informatique en poursuivant un Master en Humanités Numériques, un domaine à l’intersection des humanités et de l’informatique. Ce croisement de deux disciplines qui s’opposent à première vue, voire se méprisent, me semblait très stimulant pour examiner la littérature à l’ère du Big Data.
Ma recherche portait sur l’analyse d’une vaste base de données de critiques théâtrales londoniennes, couvrant la période 2010-2020, en mobilisant des outils de Data Science. À partir de deux corpus - l’un composé de 20 000 critiques rédigées par des blogueurs et l'autre de 20 000 critiques issues de journalistes - j’ai pu modéliser les spécificités de ces deux communautés littéraires.
Grâce à une série de méthodes algorithmiques, comme l’analyse de sentiments ou les Systèmes d’Information Géographique (SIG), mon objectif était de mieux comprendre leurs choix esthétiques et politiques, tout en étudiant les différences et similitudes dans leur style d'écriture.
Comment es-tu passée de Shakespeare au Machine Learning ?
C’est moins connu du grand public, mais depuis les années 1990, le Machine Learning a déjà été utilisé à de multiples reprises pour analyser l'œuvre de Shakespeare, notamment pour résoudre des débats sur la paternité de ses pièces !
J’ai appris à coder lors de mon Master en Humanités Numériques. Je ne vais pas vous mentir, ça a été difficile au début. Je me suis retrouvée plongée dans une nouvelle logique – et il m’a fallu un peu de temps pour m'y faire. Ce sont aussi ces difficultés qui me permettent aujourd’hui d’expliquer peut-être plus simplement l’IA à des non-spécialistes. Le fait d’avoir dû apprendre les bases tardivement me permet d’anticiper les questions que peuvent avoir celles et ceux qui cherchent à comprendre les rouages de la machine sans avoir de formation dans ce domaine.
Tu as publié des travaux sur l'analyse de textes de théâtre et la génération de sonnets. Comment conjugues-tu aujourd'hui cette sensibilité littéraire avec l'IA ?
Cette sensibilité littéraire me permet aujourd’hui d’être particulièrement à l’aise dans des sujets liés à la communication ou à la transformation. Par exemple, chez L'Oréal, j'ai eu l'opportunité de participer à l'écriture du script d'une vidéo qui illustre les transformations Data du groupe à l'échelle mondiale, tout en créant moi-même des vidéos pédagogiques expliquant des concepts liés à la Data Gouvernance. Dans les deux cas, l’art de la narration et le choix des mots étaient centraux à ces tâches. La poésie peut être utilisée à des fins très différentes. Elle permet aussi bien de rédiger des prompts structurés et précis à un outil d’IA générative par exemple, que de trouver les mots justes pour reformuler les besoins d’un client.
Quels types de missions mènes-tu actuellement chez WEnvision ?
J’ai mené des missions variées ! j’ai conçu et animé des formations sous plusieurs formats : sessions classiques, hackathons et cafés en ligne, pour aider les collaborateurs de différentes entreprises à mieux comprendre les enjeux de l’IA. Dans le secteur aéronautique, j’ai accompagné un client dans le choix d’un outil d’IA générative le plus adapté aux besoins de ses développeurs. Pour un autre client, j’ai participé à la mise en place d’une communauté dédiée à l’IA, axée sur le partage de connaissances et de bonnes pratiques. Aujourd’hui, je me consacre davantage à des projets liés à la gouvernance des données. Je ne m’ennuie pas !
Quels sont les défis les plus stimulants que tu rencontres dans l'accompagnement des entreprises ?
L’acculturation est l’une des dimensions du conseil à laquelle j’ai été le plus confrontée. La diversité des profils et des questions soulevées au cours des formations m’ont fait prendre conscience de l’importance de former au mieux l’ensemble des salariés d’une entreprise aux enjeux de l’IA. De par mon expérience d’enseignante, c’est un défi que je trouve particulièrement intéressant !
Questions Bonus 🤩
Si tu devais expliquer ton métier à un enfant de 5 ans, que dirais-tu ?
Mon travail consiste à aider les entreprises à utiliser l'Intelligence Artificielle pour devenir plus rapides et plus efficaces. L'IA, c'est un domaine très vaste, donc mon rôle n'est pas seulement de m'assurer que les algorithmes fonctionnent bien ! Il faut aussi aider les entreprises à changer leur façon de penser et de travailler, c’est ce qu'on appelle l’"acculturation". Pour cela, on organise des formations et des ateliers afin que tout le monde puisse comprendre ce qu’est l’IA. On aide également les entreprises à s’adapter à cette nouvelle technologie en réorganisant leur fonctionnement. Cela peut entraîner la création de nouveaux métiers ou la transformation de ceux qui existent déjà. Mon travail touche donc trois domaines qu’il faut bien comprendre pour réussir à implémenter l’IA : la culture, l'organisation et la technologie des entreprises. En fonction des missions, je travaille sur un aspect plutôt qu’un autre. C’est un métier riche qui permet d’apprendre plein de nouvelles choses !
Si tu pouvais programmer une IA pour faire une seule tâche dans ta vie personnelle, laquelle choisirais-tu ?
Ce serait une IA connectée à l’ensemble d’une cuisine qui pourrait faire des carrot cakes sur-mesure avec beaucoup de glaçage.
Entre Molière et ChatGPT, qui écrit la meilleure comédie ?
Si l'on parle de la capacité à saisir les nuances sociales et humaines avec la finesse de Molière, il est probable que ChatGPT ne parvienne pas à égaler l'auteur. Même si le modèle peut s'inspirer des œuvres de Molière, qui étant dans le domaine public, ont probablement été utilisées pour son entraînement, il ne possède pas l'expérience vécue ni la capacité d'observer et de réagir aux complexités de la société comme Molière l'a fait dans ses pièces.
ChatGPT pourrait créer une comédie divertissante en respectant à la lettre les codes de la comédie, mais pour faire naître un humour profond, enraciné dans l'observation des comportements humains, Molière conserverait certainement une longueur d'avance !
En une phrase, comment convaincrais-tu une personne de venir chez WEnvision ? :)
C’est une entreprise où les particularités et les aspirations de l’individu sont prises en considération, c’est quelque chose de précieux qui permet de grandir et de trouver sa place aisément.
Envie de rejoindre une équipe passionnée, d'avoir son avatar "chat" et de mettre vos talents au service de l'IA ? Découvrez les opportunités chez WEnvision !
