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Mon FOSDEM 2025 préféré !

Le FOSDEM, plus grande conférence open source mondiale, célèbre ses 25 ans d'existence. Retour sur les moments forts de cette édition anniversaire qui a réuni les figures emblématiques du mouvement open source.

Cette année, le FOSDEM célébrait ses 25 ans !

Un quart de siècle d'existence ! Joyeux anniversaire FOSDEM !
La plus grande conférence open source d’Europe et du monde vient de souffler son vingt-cinquième anniversaire. Le FOSDEM a vu défiler les grands noms de l’open source et nous profitons de cette tribune pour vous présenter nos coups de cœur de cette nouvelle édition.

Pour l’occasion, des sfeirians de nos agences de Lille et de Bruxelles se sont réunis pour vivre ces moments de partages et d’échanges sous le signe du logiciel libre et open source.
Voici, sans plus attendre, “Mon FOSDEM préféré par …”

Au sein de la devroom Go!

Par Sébastien

Depuis plusieurs années maintenant, la room Go! est gérée par Maartje Eyskens et l’ouverture et la fermeture de la journée du samedi suit un certain rituel assez amusant.
En premier lieu, la journée débute toujours par le State of Go.
Les releases de Go se font tous les six mois et nous passons en revue les améliorations, nouveautés et autres sujets en incubation sur le langage.
En dernier lieu, c’est la team TinyGo qui fait son show avec des démos mêlant hardware et software embarqué en Go.

Pour les plus curieux voici l’agenda de la Room :

Le talk que je vais vous résumer est donc celui des évolutions depuis février 2024 de Go en 1.22.

Le State of Go 2025 fait état des derniers changements sur le langage, la bibliothèque standard et le tooling. Enfin, les évolutions à venir sont discutées ainsi que l’état des communautés du langage dans le monde, le tout présenté avec beaucoup d’humour et de décalage par Maartje.

Vous trouverez un compte-rendu plus détaillé de ce talk très complet dans cet article.

Par Julien

Cette année, j'ai choisi de rester toute la journée sur une unique salle afin d'éviter la dispersion et le risque (important) de ne pas pouvoir rentrer.

La présentation que j'ai préférée est de loin "Return of Go without Wires" de Ron Evans.

D'emblée, avant même l'ouverture de la session, une aura palpable émane de sa personne, captivant d'emblée l'auditoire qui s'accroche à chacun de ses mots et gestes. Nous aborderons ultérieurement son parcours professionnel, mais il convient de souligner avant tout sa personnalité enjouée et affable.

Et le contenu de la présentation est prometteur ! Le monsieur étant passionné d'IoT et de Wireless, il commence par installer tranquillement ses nouveaux jouets sous les yeux de l'assistance ... un très bon teasing !

Vient ensuite le début de la présentation, et... le logiciel de présentation buggue immédiatement !

Ce qui aurait pu mettre en panique beaucoup de présentateur le désarçonne à peine. Il dédramatise et relance sa présentation avec bonhommie.
Bref, un non événement et même une occasion de rebondir et de bien démarrer la présentation, tel un magicien qui ferait exprès de rater son numéro une première fois pour mieux le mettre en valeur lorsqu'il le réussit par la suite.

Son sujet lors de cette édition 2025 est le hack en Go du protocole des fameux Airtags d'Apple.

Il a conçu deux prototypes d'émetteurs Bluetooth, revêtus d'une superbe coque réalisée par impression 3D à l'effigie de Goopher, et a programmé en Go l'émission de trames régulières et valides avec un identifiant simulé. Il a ensuite placé ces nouveaux dispositifs dans ses valises.

Des GoTags ?

Grâce à son rôle d'évangélisateur, il est amené à se déplacer régulièrement pour donner ses conférences. Il profite donc de ces occasions pour constater le résultat de son expérience et pour suivre sa localisation. En effet, cela illustre le principe des AirTags, qui sont de simples émetteurs sans puce GPS intégrée. Ils utilisent plutôt le réseau d'iPhone dispersés à travers le monde pour retracer les localisations. Les iPhones captent ainsi les trames émises par les émetteurs (AirTags ou Gophers imprimés en 3D) et les transmettent au cloud.

La démonstration est efficace: simple, pédagogique et passionnante.

Si vous désirez écouter cette présentation ainsi que celles des précédentes éditions, vous les trouverez en replay sur le site du FOSDEM. Notez le travail de l'auteur sur les titres de ses conférences et l'humour qui s'en dégage. Pour les fans, cela se dévore comme les épisodes de leur série préférée.

Pour en revenir comme prévu à son CV, Ron Evans est notamment connu pour être le créateur de Gobot, un framework de robotique et d'IoT développé en Go. Il est également impliqué dans plusieurs projets open source relatifs à Go et à la robotique, et il donne régulièrement des conférences sur ces sujets.

Du coté de la Web Performance

On commence bien la journée (oui, à 15h… on ne juge pas), avec une présentation sur la manière dont les navigateurs vont charger les ressources d’une page web !

C’est la première présentation de la room Web Performance.
15h.. 15h05... et BAM, une déflagration résonne dans tout l’auditoire. Heureusement, ce n’était qu’un ballon gonflable. Robin Marx, le présentateur, s’empresse d’en regonfler un autre…
Que se passe-t-il dans cette room ?

Tout au long de sa présentation très dynamique, Robin Marx enfile divers accessoires de... clown !
Sa théorie ? Des clowns se cacheraient parmi les développeurs de navigateurs.

Robin nous présente la façon de faire de Firefox, Chrome, et Safari; priorités des scripts JS par rapport aux images, head vs body, fetchpriority, règle des 5 premières images… Beaucoup de différences entre navigateurs, mais il y a au moins un point commun: ces règles sont peu documentées (même si cela commence à s’améliorer).

Un présentateur qui donne de sa personne !

Un talk très intéressant si vous souhaitez optimiser la manière dont vos pages web sont chargées par les différents navigateurs, et donc notamment votre SEO!

Je vous recommande vivement ce talk que vous retrouverez sur ce lien.

En balade entre la room Containers et les stands radios du bâtiment AW

Mon talk favori du FOSDEM ? Difficile de choisir !

Entre un présentateur core contributor de git et GitLab, l'autre core maintainer de flux-cd, le troisième qui nous fait un retour d'expérience sur une CI de tests d'un projet open-source qui a DDOS ses propres runners tellement ils prenaient du temps ( mais comment tester des drones sans que cela ne prenne du temps ? ) : comment choisir ?

Sans pouvoir en désigner une comme ma favorite, je peux tout de même vous parler d'une présentation : celle de Philip Laine (@phillebaba sur les réseaux sociaux).
Développeur scandinave vivant à Berlin, il était venu nous faire découvrir sa dernière création : Spegel : un outil qui permet à des nodes Kubernetes de puller des images de leurs voisins de cluster.
En utilisant le fait que container-d stocke toutes les layers d'images compressées sur son disque, on peut facilement récupérer celles-ci à la demande, sans avoir à faire une requête sur une registry à distance. On constate ainsi une amélioration de 80% lors des pull d'images après avoir installé Spegel sur chacun des nodes d'un cluster.

Pour une meilleure présentation du projet vous pouvez consulter le site https://spegel.dev/ ou aller directement sur le repository GitHub si vous voulez également y contribuer.

Philip Laine a aussi parlé des futures améliorations qu'il voudrait ajouter à son outil : accroître la performance de la copie en Go, mieux répartir les demandes afin d'éviter d'overloader certaines instances ou encore mettre en place un Topology Aware Routing pour favoriser les partages entre instances de même région.

En parallèle de Spegel, il travaille sur beaucoup de sujets passionnants, notamment des outils de Dev-Sec-Ops pour des environnements dits air-gapped (isolés), il a fait partie de l'équipe de Defense Unicorns qui traite également de ce sujet, ce qui fait de lui un présentateur parfait pour le FOSDEM : un expert dans son domaine, créateur de l'outil qu'il présente et contributeur de son éco-système.

Hormis le fait que Spegel est en lui même un sujet qui m'intéressait - outil de performance, sur Kubernetes et donc applicable à de nombreux projets, qui apporte un gain immédiat pour peu d'efforts à l'installation - j'ai retrouvé dans ce talk tout ce que j'apprécie du FOSDEM : des speakers développeurs, des créatures magiques, des approches concrètes et pragmatiques pour des projets un peu fous et surtout beaucoup de découvertes.

En passant d'une discussion au café avec un texan anarchiste développeur Android, à un talk en pleine digestion d'un chimiste qui expérimente sur des batteries DIY dans son salon, par des maraudeurs dans la queue au comptoir pour un club maté, ou près de drones géants et paraboles dans le jardin entre deux bâtiments.
Entre des coupes de cheveux bleus à chaque palier et des picos clignotants le long des files d'attente pour des conférences qui ont toutes l'air plus passionnantes les unes que les autres, difficile également de vous faire parvenir en un petit texte la frénésie et l'excitation que contiennent ces deux jours, au sein des trois bâtiments de la très belle Université Libre de Bruxelles.

En plus, on y croise des gens sympas.

Alors malgré les réveils matinaux et le froid hivernal et en ma qualité de frileuse noctambule, je ne peux que vous conseiller de vous joindre à l'aventure pour un prochain FOSDEM !

Entre les rooms Java, Community et Social Web

Plus aventureux, Rémi a navigué entre différentes salles et vous retranscrit l'ambiance de 3 devrooms distinctes.

Devroom Java

Arrivé pile à l'heure pour une place assise dans l'amphi, la salle Free Java s'ouvre sur le sujet “The State of OpenJDK” : une rétrospective sur l'année écoulée au sein de la communauté Java, avec un accent mis d'une part sur les dernières versions de Java – la 23 étant la dernière stable en date et la 25 la prochaine LTS à venir cette année – et d'autre part sur les projets en cours comme Loom, Amber ou Valhalla, chacun visant à remédier à certaines faiblesses du langage.

Devroom Community

Avec ses sujets généralistes sur le monde du libre, la salle Community se veut moins technique et plus accessible, à l'instar de cette session consacrée à la commercialisation des projets open source (Build a great business on open source without selling your soul).

On nous présente les enjeux ainsi que différents modèles permettant de vivre de son projet. Par exemple, Percona a opté pour le support payant aux entreprises, DBeaver pour une suite d’extensions propriétaires, et Altinity pour un service cloud managé. Le tout en gardant un cœur open source afin de respecter les grands principes du logiciel libre.

Devroom Social Web

Alors que se pose la question des alternatives aux services des grands groupes américains, la salle Social Web voit défiler pendant tout l'après-midi une série de présentations autour du Fediverse, cet ensemble de réseaux sociaux décentralisés et interconnectés.

Parmi eux, Friendica est l'un des plus anciens, et bien qu'il soit désormais éclipsé par d'autres plus gros acteurs comme Mastodon, dispose de nombreuses fonctionnalités originales, passées en revue lors de cette présentation.

© Julien Canon

Et pour les keynotes ?

Fosdem, samedi 1er février. 10h.
Je me dirige vers mon premier talk de la journée … qui s'avérera être le plus marquant à mes yeux : Program to Learn: The Power of Creative Coding.

L'axe principal de ce talk est l'utilisation de la programmation comme une porte ouverte sur la créativité et l'apprentissage en nous proposant un tour d'horizon de l'histoire et de l'évolution des langages de programmation éducatifs.
Voici leur histoire (tintin 🎵).

Tout a commencé dans les années 60 au MIT avec la création de Logo, le premier langage de programmation véritablement pédagogique conçu pour rendre la programmation accessible et ludique.

L'idée était simple mais révolutionnaire : plutôt que de placer l'enfant dans une position d'apprentissage passif, Logo l'invitait à devenir acteur de son apprentissage en "enseignant", c'est à dire, en expliquant posément à l'ordinateur comment réfléchir.
Cette approche s'appuie sur un principe simple mais efficace : quand on doit expliquer quelque chose à quelqu'un (ou quelque chose), notre compréhension du sujet s'approfondit naturellement.

Tout speaker vous le dira : enseigner une matière vous aide à comprendre plus en profondeur cette même matière.

Vers 6'20, vous découvrez comment Logo dessine la spirale carrée emblématique

L'histoire ne s'arrête pas là. La présentation nous a fait découvrir Smalltalk 80, avec son interface minimaliste, ainsi que sa version moderne en JavaScript, SqueakJS.

Puis vint Scratch.

Devenu aujourd'hui un incontournable des CoderDojos et autres clubs de codage pour jeunes, les présentateurs lui trouvent cependant un bémol : si Scratch excelle dans la création de petites saynètes et interactions entre personnages, il n'est pas l'outil optimal pour les besoins pédagogiques des plus grands notamment pour l'apprentissage des maths ou de la physique.

Pour répondre à ces besoins, deux outils nous ont été présentés; MicroBlocks pour l'IoT avec une démonstration utilisation un thermomètre et un magnétomètre suivi de la plateforme Snap!.

Snap! s'est révélé particulièrement fascinant avec ses capacités de manipulation de flux de données en temps réel. La démonstration incluait :

  • Une transformation sonore d'un solo de ukulélé enregistré en direct, créant un effet "électrique" en arrondissant plus de 10 000 samples.
  • La manipulation numérique en direct des pixels du flux vidéo de la webcam, permettant d'expérimenter avec les bases du traitement d'image.
"I wanna be a rockstar when I grow up 😎"

Ces outils offrent une approche concrète et interactive pour illustrer des concepts complexes de mathématiques et de physique, rendant l'apprentissage plus engageant et compréhensible.

En conclusion, la programmation c'est bien plus que l'écriture de codes informatiques, c'est un moyen d'expression créative, un outil d'exploration des données complexes qui nous entourent, et une façon de créer de l'art.
Quelle que soit la finalité de votre utilisation de la programmation, cette dernière vous permettra toujours de continuer à apprendre.

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