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Chronique d'un développeur: premier tour d'horizon à 5°

La vie de développeur, ce n'est pas juste des lignes de code et du café. C'est aussi naviguer dans un monde peuplé d'étranges créatures… Avec un peu d'autodérision, d'humour et beaucoup de sarcasme, plongez dans l'envers du décor d'un projet tech.

Un développeur, visiblement au bord du burnout, pendant que le chef de projet et le PO comptent sur leur tablette les dizaines de milliers de dollars perdus à cause d’un bug en production, laissé par un alternant payé 70 % du SMIC.
Disclaimer/Avant-propos : Cet article existe uniquement par amour pour l'écriture humoristique/satirique et, à la limite, un soupçon de catharsis. Les clichés ne sont bons à être utilisés que pour l'humour. Lorsqu'ils sont dits avec sérieux, ils traduisent au mieux du mépris, au pire de la discrimination. Bien loin de moi ces idées nauséabondes. Pris uniquement par le prisme du premier degré, cet article pourrait également vous faire douter de mon envie de vivre, d'être développeur et d'interagir avec d'autres métiers. Rassurez-vous : j'aime la vie, mon métier et la plupart de mes collègues. Sauf toi, Eugène De Rastignac.

Contrairement à ce que pense ma mère, la vie de développeur n’est pas uniquement de s’asseoir dans des positions créant des cauchemars aux ergothérapeutes, devant un terminal noir et vert, en tapant machinalement sur un clavier beaucoup trop bruyant, des caractères que le commun des mortels utilise uniquement quand il s’endort sur son clavier. C'est aussi assister à un lot de réunions aussi soporifiques qu'inutiles.

Je vous propose donc ici une décortication humoristique de notre milieu professionnel, inspirée par mes tribulations dans celui-ci, afin principalement d’égayer mon quotidien et éventuellement le vôtre, même si, ça, je m’en tamponne un peu le coquillard.

Toute ressemblance avec des individus et des situations réelles sera complètement volontaire, le but étant ici de brosser un portrait légèrement vitriolé et non pas de flatter dans le sens du poil. Si la caricature, l’autodérision ou la critique ne vous plaît pas, je vous invite à passer votre chemin et à trébucher en route sur une banane.

Comme toute bonne narration commence par la description de l’environnement et de ses protagonistes, commençons par une énumération des différents personnages faibles en couleur que l’on peut rencontrer dans la vie de NOTRE projet :

  • Le/La PM (Project Manager) :
    Si l'habituelle et lente déliquescence d'un projet informatique peut rappeler le plus célèbre des naufrages, le PM en serait alors tel Wallace Henry Hartley : son chef d'orchestre, menant les musiciens à continuer de jouer la sérénade malgré la montée des eaux. Son rôle est clair : faire vivre le projet et remplir les objectifs de celui-ci ; ces derniers coïncidant avec ses propres objectifs de part variable, ce qui, laissez-moi vous rassurer, ne crée absolument aucun conflit d'intérêts quand il s'agit de prioriser les sujets. Ses occupations, elles, sont bien moins claires : ronfler le moins possible en réunion, avoir une connaissance partielle à nulle du projet et surtout faire des blagues borderline sexistes/racistes pour tendre ou détendre l'ambiance, en fonction de la subtilité et de la toute relative bienveillance de ces dernières.
  • Le/La UX/UI (User Experience/User Interface, ou aussi comme j'aime à les appeler les DG, designers glorifiés) :
    L'artiste du projet. C'est de son talent naturel à accorder les couleurs et à faire des interfaces lisibles que le taux de conversion sera plus ou moins grand. La légende raconte qu'ils sont capables de voir un pixel qui dépasse, placé à 10 mètres de l'écran, les yeux bandés. Avoir le compas dans l'œil ou couper des cheveux en quatre, parfois la nuance est fine. Si sa capacité à faire de jolies choses est inversement proportionnelle à son esprit pratique, il reste toutefois un outil majeur pour décrypter ce que l'espèce extraterrestre suivante a à nous dire :
  • Le/La PO/BO (Product/Business Owner) :
    Nos scribes préférés, ayant troqué leurs tablettes en argile contre des boards, epics et autres tickets Jira par milliers. Ils sont les garants de la sainte parole du client final, ce qui veut plus ou moins dire tout et son contraire, mais le plus souvent pas grand-chose. Pour peu que ses connaissances techniques correspondent aux miennes en matière de physique nucléaire, les demandes deviendront alors parfois farfelues et souvent non maintenables dans le cadre de futures évolutions. Il faut tout de même souligner son principal talent, issu d'un art ancestral perfectionné à travers les années, et qu'il partage avec les développeurs… la technique Shaolin du Ctrl+C/Ctrl+V à répétition.
  • Le/La dev :
    L'image du développeur en hoodie, avec des lunettes, boutonneux, parlant le midi de World of Warcraft ou de la dernière peinture pour ses figurines Warhammer, a fort heureusement bien évolué : à savoir qu'il porte aujourd'hui des lentilles et, de temps en temps, une chemise. Par contre, son inhabilité sociale, elle, est toujours aussi présente. N'hésitant pas un instant à faire des remarques désobligeantes sur le même ton qu'il demanderait le sel, plus il est talentueux, plus ces écarts seront pardonnés. Comme tout élément en bout de chaîne, qu'il soit lead ou petite main, qu'il soit fullstack ou full of sh.., si problème il y a, problème il sera.
  • Le/La QA testeur (Qualité Assurance testeur) :
    L'ennemi juré des développeurs, puisqu'ils ont pour mauvaise habitude de confondre bug et feature. Leur esprit retors leur permet de trouver même les bugs les plus aléatoires possibles. Plusieurs théories sont actuellement au stade de la recherche universitaire pour comprendre comment ils arrivent à réfléchir de cette manière. Pour certains, il y aurait un monologue intérieur, digne de Death Note, leur permettant de comprendre qu'en appuyant trois fois sur le bouton, après avoir rechargé la page, mis la langue en néerlandais, en sautant à cloche-pied un soir de pleine lune… Pour d'autres, ce serait une secte de sociopathes qui aurait investi la profession après s'être lassée du métier de comptable.

Bien d'autres métiers interviennent au sein d'une équipe informatique, tout comme d'autres enjeux : DevOps, burnout, Scrum Master, crunch, happiness manager, bullshit jobs, recruteurs, marché en tension… Un seul article ne suffira pas à faire un véritable tour d'horizon de notre cher milieu. Je vous propose donc de nous retrouver dans un prochain épisode, quand j'aurai enfin perdu ma flemme et retrouvé mon humour perdu lors d'une requête ChatGPT sur les principaux clichés parmi les UX/UI. Évidemment à la condition préalable que l'article plaise et avec l'accord de notre chère rédaction adorée, composée de gens charmants, beaux, intelligents et que je n'essaie absolument pas de séduire pour pouvoir continuer d'écrire et publier mes inepties.

Je vous souhaite à tous un bon tabassage de clavier et, je l'espère, à bientôt.

Numerobis, ancien représentant du saint ordre du Cactus et auteur pour la holding CPK.

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