Dans l'imaginaire commun, la mêlée rugueuse du terrain de rugby et le calme relatif d'une salle de réunion semblent à des années-lumière l'une de l'autre. Et pourtant, sous cette apparence de différence radicale se cachent des similitudes frappantes. Scrum, le cadre de développement de produits complexes, doit bien son nom à ce "sport de voyou pratiqué par des gentlemen", où le travail collectif est au cœur de toute victoire. Au seuil de la Coupe du Monde de Rugby, qui s'ouvre ce vendredi 8 septembre par un match épique entre la France et la Nouvelle-Zélande, l'analogie entre le monde du rugby et celui des frameworks agiles méritait bien un coup de projecteur.
Le choix des métaphores
Le terme "Scrum" est évidemment associé au monde du rugby puisqu'il signifie "mêlée". Dans le contexte sportif, le Scrum est une phase de jeu au cours de laquelle les joueurs des deux équipes s'entrelacent et poussent contre une formation adverse dans le but de prendre le contrôle du ballon. Cette manœuvre est hautement stratégique et nécessite une coordination rigoureuse entre les joueurs.
L'analogie entre le scrum en rugby et le cadre de travail holistique itératif n'est pas fortuite. Ken Schwaber et Jeff Sutherland, les co-créateurs de la méthodologie Scrum, se sont inspirés de cette formation sportive pour mettre en avant l'idée d'une équipe travaillant en étroite collaboration pour atteindre un objectif commun.
Le rugby et le Scrum partagent plus qu'un simple vocabulaire ; ils partagent une philosophie. Cette relation symbiotique fut d'abord formalisée en 1986 par les professeurs Takeuchi et Nonaka dans la Harvard Business Review. Leur étude, "The New, New Product Development Game", établissait un parallèle entre une gestion de projet linéaire, rigide et un modèle plus flexible, incarné par le rugby. À l'instar des joueurs polyvalents d'une équipe de rugby, les membres de l'équipe Scrum conjuguent donc des compétences transversales pour accomplir une tâche commune.
Forces complémentaires et agilité
L'équipe de rugby se compose de 15 joueurs : 8 sont forts et actifs, 4 sont légers et rusés, et 3 sont grands et rapides. Un modèle à suivre en entreprise pour constituer une équipe solide ?
Le Scrum, tout comme le rugby, demande une discipline rigoureuse. Cette discipline permet un équilibre entre liberté et cadre organisationnel, où chaque joueur, ou membre de l'équipe Scrum, sait exactement quel est son rôle, mais également comment et quand improviser. Cette dextérité organisationnelle éloigne la méthodologie Scrum d'un Far West anarchique du codage, malgré la latitude qu'elle offre en matière de planification.
La mêlée : synchronicité et coordination
Dans le monde du sport comme dans celui du travail, la synchronicité est essentielle. Une mêlée en rugby exige une coordination parfaite, tout comme la "Daily Scrum", (mêlée quotidienne), où les membres de l'équipe alignent leurs priorités, identifient les obstacles et préparent leurs activités pour la journée. Cette coordination est d'autant plus importante dans un environnement où le travail en silos serait non seulement inefficace, mais contre-productif.
Diversité des talents et adaptabilité
Le rugby est une célébration de la diversité physique et des compétences. Le rapide ailier ne pourrait briller sans le soutien du pilier robuste. De la même façon, une équipe Scrum brille lorsqu'elle est composée de membres aux compétences complémentaires, alliant par exemple des développeurs, des designers et des experts en affaires.
Les équipes les plus performantes, sur le terrain comme en salle de réunion, savent adapter leur stratégie en temps réel. Le rugby est fluide, en perpétuel mouvement. Il en va de même pour le Scrum, qui, à travers les sprints, les revues et les rétrospectives, offre une flexibilité et une adaptabilité à toute épreuve.
Conclusion
Le sens de la communauté, la discipline et le courage sont des valeurs qui se retrouvent au quotidien chez SFEIR, où l'approche collective dans la prise de décisions, la résolution de problèmes et l'innovation sont considérées comme des piliers de la réussite de l'entreprise.
Avec ses 25 sélections en équipe de France et ses contributions majeures, tant en tant que joueur qu'entraîneur, Marc Lièvremont a su mettre ces principes en application dans les stades et les vestiaires.
Sous son mandat, le XV de France a non seulement remporté son neuvième Grand Chelem, mais a également atteint la finale de la Coupe du monde 2011, témoignant de sa capacité à fédérer et à mener ses troupes vers des sommets jusqu'alors inatteignables. Ces exploits ne sont pas dus au hasard ou à la chance, mais bien à une culture du collectif soigneusement cultivée.
L'invitation de Marc Lièvremont à partager son expérience auprès de la communauté de SFEIR symbolise cette congruence de valeurs et d'ambitions. Elle révèle un désir commun de créer non seulement des équipes de travail performantes, mais également une communauté soudée qui partage une vision et des valeurs basées sur la solidarité.