L’importance des Soft Skills
Mais pourquoi les soft skills sont-elles si importantes dans le monde des développeurs ?
Salime Nassur, fondateur de maars & ex-Googler, nous partage son expérience professionnelle.
Chez Google, il y a une dizaine de niveaux d’évolution dans une carrière de développeur. Pour avoir une promotion, il faut maîtriser le WHAT et le HOW.
Le WHAT représente les aspects techniques, ce qu’on pourrait relier aux hard skills.
Le HOW, les qualités personnelles, ce que l’on appelle les soft skills.
Finalement, pour booster sa carrière, il faut maîtriser son code et la manière dont on en parle.
En effet, un développeur chez Google peut être très bon techniquement et avoir un bon code, si le HOW laisse à désirer, cela risque de retarder l’évolution de sa carrière.
Les soft skills sont donc essentiels dans une carrière de développeur et prennent encore plus d’importance avec le niveau de responsabilité.
Les 8 Soft Skills indispensables pour booster sa carrière de dev
1. S’adapter au travail en remote
Le travail en remote est entré dans nos mœurs et cette nouvelle méthode demande beaucoup d’adaptation. Bien travailler à la maison implique de se connaître, connaître ses capacités, ses atouts.
Nous avons listé quelques qualités pour bien travailler en remote :
- L’autonomie.
- La gestion du temps : il faut savoir dissocier vie privée/vie pro et planifier sa journée.
- La communication : il faut apprendre à communiquer de façon numérique.
✍️ À l’écrit : se rappeler de mettre les formes.
📞 En visio / tel : développer son écoute et restez disponible.
👻 Éviter de devenir invisible : partager un maximum d’informations sur votre travail aux autres salariés.
Les nouveaux codes de communication
Les codes de communication ont été bouleversés par l’arrivée du télétravail. Habituellement, la perception d’un message se fait de cette manière :
- 7% de verbal, ce sont par les mots.
- 38% de para-verbal, l’intonation, le débit, le timbre…
- 55% de non-verbal, ce qui correspond aux postures, gestes, visage, regard, mimiques, respiration…
En télétravail, il y a tout un langage « distanciel » à (ré)inventer, car en plus de ce qui est dit, c'est la façon dont on le dit qui prend désormais toute son importance, le para-verbal.
2.Rigueur de développement
Dans le monde du développement, la différence entre un amateur et un pro se cache souvent dans les détails.
En effet, un développeur qui effectue un travail de vérification avant de livrer évite un maximum d'erreurs et apporte de la rigueur et de la qualité à son projet.
Plus un bug est découvert tard, plus il coûte cher (cf. graphique ci-dessous).
Pour illustrer cette théorie, prenons l’exemple du problème de batterie de Samsung Note 7. Ce dysfonctionnement a causé une perte estimée à 17 milliards de dollars. Pourtant, s'il avait été découvert en phase d'implémentation, il aurait coûté 10 000 fois moins cher.
Comment améliorer sa rigueur de développement ?
Pour améliorer sa rigueur, une piste intéressante est de faire preuve de ce qu’on appelle le “pessimisme professionnel”. En d’autre terme, il faut partir du principe que tout ce qui est susceptible d'aller mal ira mal, et s’y préparer.
Dernier conseil facile à mettre en place, prenez des notes sur les divers ajustements.
N’oublions pas que notre cerveau est une RAM, pas une ROM.
3. Accepter la critique
La critique est souvent considérée comme négative pourtant elle a un impact positif. L’objectif de la critique est de pousser vers l’amélioration.
Parfois, mal amenée ou peu constructive, dans le milieu professionnel, il est hors de propos de considérer une critique comme personnelle.
En tant qu’êtres imparfaits, nous sommes sujet à des critiques, il faut apprendre à les reçevoir et réagir convenablement à chaud :
- Prenez le temps d’y réfléchir et comprendre l'objet de la critique, l’entendre et adapter ses méthodes.
- Lorsque vous avez saisi le sens de la critique après mûre réflexion, vous pouvez la challenger si vous n’êtes pas du même avis, exposer les faits, pas les impressions ou les sentiments.
Pour vous aider à trouver le sens de la critique, n’hésitez pas à demander l’avis d’autres collaborateurs.
4. Faire-savoir
En entreprise, les compétences “brutes” seules ne suffisent pas si vous souhaitez voir décoller votre carrière.
Il est tout aussi important de s’assurer que nos pairs nous identifient comme des personnes compétentes : c’est le faire-savoir.
📣 Pour gagner en visibilité, faites en sorte que la lumière soit, par moment, braquée sur vous, et que les gens qui vous entourent soient conscients de votre valeur.
Pour vous aider à être identifié pour vos compétences, prenez l’habitude de vous exprimer en public, de prendre des initiatives et d’être force de proposition.
Le personal branding
🤓 Pensez également à entretenir votre image publique, c’est ce que l’on appelle le “personal branding”, encore peu reconnu en Europe.
Pour être visible et être défini comme une référence, il existe quelques moyens : écrire des posts sur LinkedIn, tenir un blog technique, contribuer à des projets publics, etc.
Développer votre image permet d’avoir un meilleur contrôle sur votre carrière et plus de succès sur votre marché.
Chez SFEIR, nous invitons également les consultants à devenir trainer sur des formations spécifiques et aussi speaker lors de conférences techniques.
👉 Attention tout de même à savoir rester humble.
Le plus dur dans le personal branding n’est pas tant de créer du contenu, mais plutôt de mettre le curseur au bon endroit entre pas assez de lumière et trop de lumière. Ainsi, pour éviter de tomber dans l’arrogance, une astuce consiste à également savoir mettre en avant les autres.
5. Sens du collectif
Avoir le sens du collectif, c'est savoir écouter l'autre, éprouver de l'empathie, être solidaire, avoir l'envie que chacun s'épanouisse et surtout servir en priorité l'intérêt de son entreprise/équipe/service.
La dynamique de groupe
🤝 Plusieurs études psychologiques, dont celle de Kurt Lewin ont démontré l’importance de la “dynamique de groupe”.
Le travail d’équipe permet d’être plus efficace, par exemple, la mise en prod d’un projet est rarement la résultante d’un travail individuel, mais celui d’un groupe.
La mémoire transactive
🧠 Aussi, en psychologie, Daniel Wegner en 1985 parle de “mémoire transactive” : la mémoire de groupe, qui permet de se reposer sur le savoir de ses collègues, sans encombrer sa mémoire d’éléments hors de sa spécialité. C’est une sorte de réserve de connaissances externes.
Savoir identifier les personnes qui peuvent vous venir en aide sur un sujet bien précis est une grande qualité qui vous permettra de gagner du temps dans vos projets.
Il est important de pouvoir à son tour partager son savoir-faire à l’ensemble de l’équipe. Et c’est là toute la puissance du collectif !
Cette soft skill est bénéfique pour l’entreprise/le projet sur lequel vous travaillez mais aussi pour vous, en termes de motivation, de connaissances, d’ouverture d’esprit et de réduction du stress.
6. Flexibilité
La flexibilité est une compétence importante, car elle témoigne de la capacité et de la volonté d'accepter de nouveaux défis avec sérénité.
Un développeur flexible et agile est un collaborateur prêt à aider et à s'adapter rapidement lors de changements. Il embrasse la pluralité et la diversité des tâches.
La flexibilité, tout comme les autres soft skills, est une compétence qui se travaille. Pour y arriver, nous vous conseillons de faire l’effort de sortir de votre zone de confort au quotidien.
Au travail, cela peut se traduire par le fait d’accepter de nouvelles responsabilités, même si elles n’ont aucun rapport avec la fiche de poste !
Pour être flexible, restez ouvert aux solutions alternatives lorsque vos suggestions ne sont pas acceptées. Il y a toujours plus d'une bonne réponse à un problème donné, l'astuce consiste juste à trouver celle qui convient le mieux.
Savoir dire non 🙅♀️
Enfin, il est important de garder en tête qu’être flexible, cela ne signifie pas dire “oui” à tout.
Il est crucial de savoir dire “non”, mais encore faut-il savoir comment bien le faire. Nous vous partageons ici quelques conseils élémentaires :
- Si vous ne pouvez pas accepter une certaine tâche car elle n’est pas de votre ressort, ne vous contentez pas d’un “non” franc et seul, mais aiguillez plutôt vers la bonne personne ou le bon service.
- Si en revanche vous êtes contraints de refuser une demande par manque de temps, plutôt que dire “non”, commencez toujours par demander “pour quand”.
- Si votre interlocuteur a une deadline proche, offrez plutôt une solution de contournement à son problème ou proposez des pistes de résolution.
- S’il a une vision plus long-terme, ajoutez la tâche à votre to-do sans vous engager.
Vous l’aurez compris, ce qu’il faut retenir ici, c’est que le mot “non” ne doit être utilisé qu’en dernier recours, car ce n’est pas avec des “non” que l’on bâtit une entreprise ou un projet.
7. Capacité d’idéation
La capacité d’idéation est l’action de réfléchir pour trouver des nouvelles idées, elle se réalise principalement en équipe et doit être structurée pour obtenir un résultat.
Les grandes étapes pour structurer l’idéation :
- Identifier en détail le sujet et ses problématiques.
- La divergence, qui permet de générer un maximum d’idées.
- La convergence, où on sélectionne les meilleures idées et on les rend réalisables.
En Design Thinking, la solution attendue doit être à la fois désirable pour l’utilisateur (répondre à ses besoins), faisable d’un point de vue technique et viable pour l’entreprise sur un marché ciblé.
Les entreprises optent de plus en plus pour l’idéation collaborative. Le principe est de permettre à chaque collaborateur d’émettre des idées et d’innover grâce à l’intelligence collective.
La capacité d’idéation est accessible à tous ! Il existe d’ailleurs des outils pour aider à l’idéation : brainwriting, crazy 8, connexion forcée…
8. Le goût de l’effort
Le mot “effort” est teinté d’une connotation négative, pourtant on en fait tous les jours : pour se lever, pour arriver à l’heure au travail, … Mais avez-vous déjà remarqué que certaines personnes étaient plus enthousiastes à l’idée de faire des efforts que d’autres ?
En effet, le goût de l’effort se cultive. L’effort appelle l’effort, aussi bien la vie pro que perso. C’est pourquoi nos recommandations portent notamment sur votre vie en dehors du travail.
Notre conseil, faites du sport. Sérieusement. Plus vous en ferez, plus vous aimerez ça, c’est garanti. Encore faut-il trouver le sport qui vous convient ! Par chance, il existe une multitude de moyens de se dépenser.
L’effort physique vous pousse constamment à vous dépasser, à donner le meilleur de vous-mêmes. Progressivement, vous commencerez à vous dépasser également dans d’autres aspects de votre quotidien et vous serez plus productifs au travail.
Au-delà de faire des efforts physiques, il est important de se donner à fond et de traiter les tâches dans l’immédiat, sans les reporter.
En 2014, l’amiral américain William McRaven avait fait un discours à l’Université du Texas dans lequel il avait dit que pour changer le monde, il faut commencer sa journée par faire une action en particulier : faire son lit.
“Si vous faites votre lit chaque matin, vous aurez accompli la première tâche de la journée. Ceci vous donnera un petit sentiment de fierté qui vous encouragera à faire une autre tâche puis une autre et encore une autre. À la fin de la journée, cette tâche que vous aurez accomplie se sera transformée en de nombreuses tâches achevées. Faire votre lit renforcera également le constat que les petites choses dans la vie comptent. Si vous ne pouvez pas bien faire les petites choses, vous ne ferez jamais bien les grandes.”
C’est un bon exemple pour démontrer le cycle vertueux de l’effort.
Pour conclure
Merci d’avoir pris le temps de lire cet article sur les soft skills préparé avec soin par Rosalie Zandona et Nicolas Haag.
Ces conseils et recommandations sont là pour vous aider à développer vos qualités personnelles afin de réussir dans le monde professionnel, mais il ne s’agit pas d’une liste exhaustive, à vous de l’exploiter comme vous le souhaitez !