Dans un monde captivé par l'univers numérique, les jeux vidéo règnent en maîtres du divertissement. À l'apogée de cette évolution, en 2021, le secteur a atteint un pic avec 2,7 milliards de joueurs dans le monde et une valeur marchande estimée à 300 milliards de dollars. Cette croissance impressionnante est notamment attribuable à la pandémie mondiale, qui a propulsé l'intérêt pour les jeux mobiles, un segment ayant connu une augmentation de 500 millions de joueurs en trois ans.
Mais derrière l'écran scintillant de l'aventure virtuelle se cache une réalité moins ludique : l'impact écologique croissant de cette industrie en plein essor. Alors que les consoles bourdonnent et les mondes virtuels s'épanouissent, la pollution numérique guette, silencieuse mais omniprésente. Face à cette problématique, notre article met en lumière des stratégies pratiques pour une pratique plus éco-responsable du jeu vidéo, visant à atténuer l'impact environnemental de cette industrie en pleine effervescence, sans pour autant brider la passion des joueurs.
Révélation Post-Covid : une génération Y qui renoue avec ses racines de gamers
La pandémie de Covid-19 a marqué un tournant pour l'industrie des jeux vidéo, catalysant un regain d'intérêt mondial et transformant des millions en passionnés assidus. En 2020, alors que de nombreux secteurs culturels luttaient, le domaine du jeu vidéo a brillé par une une augmentation de 21% en 2020. Parmi les étoiles de cette révolution numérique, “Mario Kart 8 Deluxe”, le dernier né de la célèbre franchise Mario, s'est imposé comme un phénomène. Depuis son lancement en 2017, le jeu a conquis plus de 45,33 millions de joueurs, s'établissant comme le titre le plus vendu de la série et battant des records sur la console Nintendo Switch. Toutefois, derrière ces chiffres vertigineux, se dissimule une réalité plus sombre : l'impact significatif de ces divertissements numériques sur l'environnement. Les jeux vidéo, à travers leur empreinte numérique, contribuent de manière non négligeable à l'épuisement des ressources et aux émissions de gaz à effet de serre.
Comprendre l’industrie des jeux vidéos
Le monde du jeu vidéo s'étend à des domaines variés, incluant l'e-sport, les événements caritatifs, les NFT, ainsi que les technologies de réalité virtuelle et augmentée.
Il existe ainsi différentes façons de jouer aux jeux vidéo :
- Le jeu hors-ligne installé directement sur l'appareil qui ne nécessite pas forcément une connexion Internet.
- Le jeu en ligne qui lui, nécessite un appareil performant et une bonne connexion Internet pour jouer avec des personnes dans le monde entier, avec des données stockées sur des serveurs.
- Le cloud gaming, un service de streaming pour jouer à des jeux dématérialisés à tout moment et sans console.
Une étude révèle que les joueurs consacrent en moyenne 16 heures par semaine aux jeux, 8 heures aux streams et 6 heures aux forums de gaming.
La Chine domine évidemment le marché avec 35% des joueurs mondiaux, suivie par les États-Unis, le Japon et le Royaume-Uni.
Ces statistiques soulignent l'importance du marché des jeux vidéo et l'investissement des joueurs. Cependant, elles mettent également en lumière l'impact environnemental de la pollution numérique, résultant des technologies associées.
Ainsi, les jeux vidéo contribuent à hauteur de 5 % à l'épuisement des ressources numériques et représentent 2 % des émissions de gaz à effet de serre générées par le secteur du numérique.
Les éléments polluants dans l'univers des jeux vidéo : identification des facteurs
Saviez-vous que la fabrication des appareils numériques est plus polluante que leur utilisation ?
La tendance actuelle se détourne des consoles de jeux traditionnelles au profit des jeux en streaming en ligne. Un avantage du streaming est qu'il évite l'utilisation de matériaux polluants nécessaires à la fabrication des consoles.
Toutefois, la fabrication de ces appareils n'est pas sans conséquences environnementales. Prenez, par exemple, la production d'un ordinateur de 2 kg : elle requiert environ 600 kg de matières premières et génère 103 kg de CO2, faisant partie des 156 kg de CO2 émis durant son cycle de vie complet, selon les données de l'ADEME. Cependant, le streaming représente 60% du trafic de données sur internet, principalement à cause du poids des fichiers vidéo. Ainsi, contrairement à ce que l'on pourrait croire, le streaming n'est pas une solution entièrement efficace pour réduire les émissions de carbone. Dans le contexte où le cloud computing reste un marché de niche, les émissions de CO2 associées à l'industrie des jeux vidéo pourraient s'élever à 1,5 milliards de tonnes entre 2020 et 2030.
Gamer assidu, comment adopter une approche responsable ?
Des conseils simples et efficaces sont à mettre en place afin de pouvoir continuer à jouer aux jeux vidéo tout en contribuant positivement à notre impact environnemental.
- Garder ses consoles le plus longtemps possible et opter pour des appareils reconditionnés permet d'éviter un processus de fabrication supplémentaire pour de nouveaux appareils. De même, privilégiez l'achat de jeux reconditionnés en magasin plutôt que dématérialisés.
- Éteindre ses appareils lorsqu'ils ne sont pas utilisés ou les débrancher réduira également leur consommation d'énergie.
- Adopter le “slowplay” dans votre philosophie de gamer. Introduit par Esteban Giner en 2018 le “slowplay ” est une approche de jeu visant à une consommation plus économique, qui implique de résister à la nouveauté, de préférer les consoles et jeux d'occasion, de se concentrer sur un jeu à la fois pour éviter l'accumulation, et de conserver son équipement de jeu le plus longtemps possible.
Sur des sites comme Green Opinion, vous pourrez trouver des conseils pour approfondir vos connaissances pour adopter une démarche numérique responsable.