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Nicolas Martignole nous ouvre les coulisses de Back Market, pour un Black Friday sans faille !

Principal Engineer chez BackMarket, Nicolas Martignole, auteur du "Le Touilleur Express" et co-organisateur de Devoxx France, nous révèle les dessous d'une plateforme éco-responsable en pleine effervescence du Black Friday et des festivités de fin d'année. Portrait d’un artisan de l’innovation.

Nicolas Martignole Principal Engineer chez Back Market
"Durant le Black Friday, nous pouvons réaliser jusqu'à 15 000 euros de chiffre d'affaires par minute," me confie Nicolas.

L'absence de droit à l'erreur, où chaque détail revêt une importance capitale, résonne avec son expérience chez Doctolib, confronté alors aux urgences techniques induites par la pandémie. Son adage, "Garde toujours les mains dans le cambouis si tu veux garder la tête sur les épaules", résume parfaitement sa méthode face aux périodes de forte pression, illustrant son aptitude à gérer des situations d'intense stress avec une efficacité remarquable.

Plongez dans le récit de Nicolas, qui nous divulgue maintes anecdotes, pour notre plus grand plaisir !

Un vétéran de la tech, fidèle au terrain

À 48 ans, avec près de 27 années d’expérience dans l’industrie informatique, Nicolas reste profondément ancré dans le code.

« J’ai fait tous les métiers : salarié, freelance, CTO de startups… Mais une chose n’a jamais changé : je garde toujours un pied dans le concret », me confie-t-il.

Jamais trop loin de l’action, même lorsqu’il occupe des rôles stratégiques.

Soirée Java EE 6 en décembre 2009

Son parcours se distingue également par une volonté de transmission. Co-fondateur de Devoxx France, une conférence incontournable pour les développeurs, il a contribué à animer des communautés Java dès les débuts du web en France.

« À l’époque, on était encore en train de découvrir Internet. C’était un Far West numérique. Aujourd’hui, je trouve passionnant de travailler dans une boîte comme Back Market, où la mission dépasse largement la tech. »

Back Market : une mission écologique incarnée

Créée il y a 10 ans, Back Market s’est imposée comme la référence mondiale de la vente de produits électroniques reconditionnés. À la croisée du commerce et de l’écologie, cette entreprise française emploie aujourd’hui 670 personnes dans 18 pays. Et sa mission est claire : réduire l’impact environnemental de l’électronique en prolongeant la durée de vie des appareils.

Pour Nicolas, rejoindre Back Market début 2024, après trois années passées chez Doctolib, relevait d’une évidence.

« Chez Doctolib, on gérait des crises sanitaires sans précédent. C’était intense, formateur. Mais j’avais envie de retrouver une mission écologique et une approche plus anticonformiste », explique-t-il.

En passant de l’univers médical à celui de la consommation responsable, il découvre une culture d’entreprise unique, où les valeurs se traduisent par des actes concrets : chaque employé doit consacrer une journée par an à une action bénévole, comme le nettoyage de plages ou des interventions éducatives dans des écoles.

Black Friday : le test ultime

Le Black Friday représente l’un des défis techniques et humains majeurs pour Back Market. Durant cette période, qui s’étend de la fin novembre à mi-janvier, l’activité de la marketplace est multipliée par quatre.

« On peut atteindre jusqu’à 15 000 euros de chiffre d’affaires par minute », souligne Nicolas. Ce pic de charge demande une préparation millimétrée, débutée dès le mois de septembre.

L’un des outils clés de cette préparation ? Le « code freeze », une pratique qui consiste à bloquer les déploiements de nouvelles fonctionnalités une semaine avant l’événement.

« En temps normal, on met à jour le site jusqu’à dix fois par jour. Mais à partir de fin novembre, la stabilité prime sur tout. On gèle les modifications pour éviter de casser quelque chose au pire moment », me confie t-il.

Les tests de charge font également partie de l’arsenal de l’équipe technique.

« On simule des vagues massives de trafic en reproduisant les comportements réels des utilisateurs. Au début, on testait sur une copie du site, mais ce n’était jamais totalement réaliste. Maintenant, on injecte ce trafic directement sur la vraie plateforme, en surveillant de près les performances. C’est un peu stressant, mais indispensable. »
Dans les locaux de Back Market

Anecdotes : quand le réel dépasse la simulation

Malgré toutes les préparations, les imprévus ne sont jamais loin. Nicolas se souvient d’un incident marquant survenu lors du Black Friday précédent :

« Un collègue du back-office pensait travailler sur un environnement de pré-production. Il a accidentellement téléchargé un fichier Excel avec une erreur dans le catalogue, ce qui a effacé toutes les données du moteur de recherche en production. Pendant 20 minutes, aucun produit ne s’affichait sur le site. »

Depuis, Back Market a mis en place des garde-fous, comme des validations croisées et des bandeaux colorés signalant clairement si l’on travaille en production ou en pré-production. « Ces erreurs humaines arrivent toujours, mais elles nous poussent à améliorer nos processus. ». Le sage apprend toujours.

Un autre défi récurrent est la sécurité.

« Pendant le Black Friday, nos concurrents malveillants tentent parfois de scraper notre catalogue, voire de saturer certains services. C’est une vraie guerre numérique », explique Nicolas.

Pour y faire face, Back Market réalise régulièrement des simulations d’incidents, où les équipes doivent réagir comme si la plateforme était réellement attaquée.

« Parfois, tu ne sais même pas que c’est un exercice. Ça te met dans des conditions réelles ! »

Une idée pour un prochain escape game ?

Une migration écologique et stratégique

En 2024, Back Market a franchi un cap majeur en migrant toute son infrastructure d’AWS (Amazon Web Services) à Google Cloud. Un choix motivé par des raisons écologiques et stratégiques.

« Google utilise une électricité décarbonée en Europe, notamment grâce au nucléaire. Cette cohérence avec nos valeurs était importante. Et puis, la migration nous a permis d’optimiser notre infrastructure : on tourne maintenant avec moins de machines, ce qui réduit à la fois les coûts et l’impact carbone », m’explique Nicolas.

Une approche humaine et collective

Au-delà des technologies, Nicolas met un point d’honneur à garder une dimension humaine dans son travail. Tous les jeudis, il anime une réunion technique avec les développeurs, qu’il a renommée « le journal du Black Friday » durant cette période.

« C’est sérieux, mais on essaie aussi d’y mettre un peu d’humour. Ça motive les équipes, et on voit souvent que les problèmes qu’on pointe sont corrigés dès la semaine suivante. »

Et pour garder ses équipes engagées, Nicolas montre l’exemple.

« Je continue à coder. Pas pour faire du micro-management, mais pour rester connecté au terrain et inspirer les autres. Si tu veux motiver une équipe, tu dois comprendre leurs défis au quotidien. »

Nicolas Martignole : un artisan de la tech, mais pas seulement

Alors qu’il jongle entre réunions, gestion de crises et sessions de codage, Nicolas trouve également du temps pour réfléchir aux enjeux éthiques et sociétaux de la technologie.

« L’intelligence artificielle change la donne. Chez Back Market, on l’utilise déjà pour optimiser le support client ou analyser les données. Mais je pense qu’il faut garder un équilibre : l’IA peut être un outil puissant, mais elle ne remplacera jamais le jugement humain. »

Lorsque je lui demande quel film pourrait résumer son métier, il me répond en riant :

« Un mélange d’Indiana Jones et de Mission Impossible. Chez Doctolib, la pression était énorme, car des vies humaines étaient parfois en jeu. Chez Back Market, c’est différent. On a plus de liberté, mais on garde ce goût pour l’aventure et le défi. »

Engagé, accessible et profondément humain, à l’image de Back Market, Nicolas est la preuve qu’il est possible d’innover tout en restant fidèle à ses valeurs. 

Nicolas incarne l’esprit de Back Market : engagé, accessible et profondément humain. Il est la preuve vivante que l'innovation technologique peut coexister avec un fort engagement éthique.

Antonio Goncalves, Zouheir Cadi et Nicolas Martignole, les trois fondateurs de Quantixx, la société qui porte le projet Devoxx France.

Nous lui souhaitons bonne chance pour le tumulte de fin d'année et avons hâte de le retrouver pour la treizième édition de Devoxx France !

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